mercredi 29 décembre 2010

le financement et économie à RDCongo

Introduction :

L’activité économique est fondée sur la mobilisation de capitaux qui permettent entre autre le développement de nouvelles activités. Mais, les agents souhaitant engager des capitaux pour financer de nouvelles activités ne disposent pas nécessairement des moyens suffisant pour le faire. A l’inverse, certains agents économiques ont à leur disposition un excédent de ressources disponibles non employé.

1/ La situation financière des principaux agents économiques :

Globalement, on peut estimer la situation financière des principales catégories d’agents économiques de la manière suivante :
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Les agents économiques en excédent de financement :

Certains agents économiques se caractérisent généralement d’un point de vue macroéconomique par le fait qu’ils disposent de capacités de financement.


bullet les ménages : certains ménages ont des besoins de financement ( acquisition de leur logement par exemple…) mais d’un point de vue macroéconomique, les ménages disposent de capacités de financement puisqu’ils n’ont pas de besoins d’investissement. Cette capacité de financement permet aux ménages d’épargner et de se constituer un patrimoine. Cette capacité de financement permet donc de financer les agents en situation de déficit de financement.

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 Les agents économiques en déficit de financement :

A l’inverse des ménages, certains agents économiques sont structurellement en situation de déficit de financement.


bullet les entreprises : les entreprises sont dans l’obligation d’investir régulièrement pour financer leur développement économique. Face à ce besoin, elles ne disposent pas nécessairement des ressources en interne suffisantes. Elles sont donc amenées à rechercher d’autres sources de financement. Les entreprises, d’un point de vue macroéconomique, ont donc des besoins de financement.

bullet L’État : le solde budgétaire de l’État permet de déterminer sa situation financière. Si les recettes de l’État sont supérieures à ses dépenses, le budget de l’État est donc en excédent. Par contre, comme c’est le cas en ce moment, si les dépenses sont supérieures aux recettes, le solde budgétaire est déficitaire. L’État doit donc trouver des ressources pour financer son activité. Actuellement, l’État a des besoins de financement ( un peu plus de 200 milliards de francs).

La situation financière des principaux agents économiques
(en milliards de francs)
Secteur 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
Entreprises - 23.4 85.6 39.6 - 37.5 20.6 - 9.4 - 4.5 - 53.3
Sociétés financières 33.0 61.7 90.3 110.2 51.2 53.9 27.9 6.0
Administrations - 296.9 - 432.3 - 414.5 - 426.9 - 330.1 - 249.2 - 231.1 - 156.8
Ménages 263.3 338.4 276.7 370.5 325.3 407.1 395.4 400.0
Reste du Monde - 20.7 57.0 - 4.2 20.1 71.1 208.1 193.5 201.6
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Analyse :

bulletles entreprises ayant réduit leurs investissements pendant les années 90, elles ont dégagé des capacités de financement (ce qui n'est pas le cas habituellement).

bulletles administrations ont vu leur besoin de financement s'accroître fortement au milieud es années 90 du fait de la hausse du déficit budgétaire.

bulletles flux avec le Reste du Monde est devenu largement positif depuis le milieu des années 90.

2/ Le financement de l’activité économique :

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Les modalités de financement de l'économie :

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Financement direct ou indirect :

On désigne par financement direct le mécanisme par lequel un agent ayant des besoins de financement obtient des ressources directement auprès d'un autre agent économique sans passer par un intermédiaire. Pour ce faire, l'agent émet des titres qui sont acquis par l'agent ayant des excédents de financement (émission d'actions, de titres de créances négociables...)
Par contre, dans le cas d'un financement indirect, un agent économique particulier (un intermédiaire financier) intervient pour mettre en relation le demandeur avec l'offreur de capitaux. Cet intermédiaire financier collecte les fonds des agents en excédent de financement et les prêtent aux agents ayant des besoins de financement. Il se fera rémunéré pour ce service par le biais des intérêts qu'il fait payer au demandeur de capitaux. On parle alors "d'intermédiation financière".
La libéralisation croissante des marchés financiers et les innovations techniques ont conduit ces dernières années à une désintermédiation financière qui se traduit par un essor des modes de financement direct au détriment des opérations d'intermédiation (le financement direct coûte moins cher que le financement indirect). Ceci se traduit par une titrisation croissante des circuits de financement puisque ce processus de financement direct se fait obligatoirement via la création de titres de créances.

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Financement national ou étranger :

bulletGrâce aux ressources nationales : Les agents économiques en situation de déficit de financement vont faire appel aux ressources disponibles auprès des autres agents économiques nationaux en situation d’excédent de financement. Les épargnant vont ainsi tirer profit de leurs excédents de financement en se portant acquéreur des valeurs mobilières émises par les agents en déficit de financement (actions émises par les entreprises, obligations…).
D’un point de vue macroéconomique, les ménages fournissent les ressources nécessaires aux autres agents économiques nationaux. On observe de fait une relation inverse entre l’épargne disponible des ménages et les besoins de financement des entreprises. En effet, si la part de la valeur ajoutée distribuée aux salariés augmente, l’entreprise verra diminuer ses moyens de financement du fait de la diminution de l’excédent brut d’exploitation. Les besoins de financement des entreprises évoluent donc à l’inverse des capacités de financement des ménages.

bulletGrâce aux ressources étrangères : Il arrive que les capacités de financement d’une nation ne suffise pas à satisfaire l’ensemble des besoins de financement des agents économiques nationaux. Dans ce cas, il est nécessaire de faire appel a des capitaux provenant d’agents économiques étrangers. La Balance des paiements courants permet de voir si un pays est en situation d’emprunteur net ou de préteur net, vis à vis de l’étranger. Si le solde de cette balance est déficitaire, cela signifie qu’il y a plus de capitaux qui sont venus alimenter l’économie d’une nation que de capitaux qui ont quitté le territoire national. Dans ce cas, l’économie nationale a donc eu besoin de capitaux étrangers pour financer les agents économiques nationaux ayant des besoins de financement.

histoire: Mobututu Sese Seko Wazabanga

Mobutu Sese Seko

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Mobutu Sese Seko
2e président de la
République démocratique du Congo
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Le maréchal Mobutu en 1983 à Washington

Actuellement en fonction
Mandat
24 novembre 1965 - 16 mai 1997
Depuis le 24 novembre 1965
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Élu(e) le
Parti politique MPR
Premier(s) ministre(s) Léonard Mulamba
Mpinga Kasenda
Bo-Boliko Lokonga Mihambo
Jean Nguza Karl-I-Bond
Joseph Untube N'singa Udjuu
Kengo wa Dondo
Mabi Mulumba
Sambwa Pida Nbangui
Kengo wa Dondo
Lunda Bululu
Mulumba Lukoji
Étienne Tshisekedi
Bernardin Mungul Diaka
Jean Nguza Karl-I-Bond
Étienne Tshisekedi
Faustin Birindwa
Kengo wa Dondo
Étienne Tshisekedi
Likulia Bolongo
Prédécesseur Joseph Kasa-Vubu
Successeur Laurent-Désiré Kabila
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Autres fonctions


Biographie
Nom de naissance Joseph-Désiré Mobutu
Naissance 14 octobre 1930 (officiel)

Flag of Congo Free State.svg Lisala (Congo Belge)
Décès 7 septembre 1997 (à 66 ans)

Flag of Morocco.svg Rabat (Maroc)
Nature du décès {{{nature}}}
Nationalité congolaise
Conjoint(s) Marie-Antoinette Gbiatene Gbiatibua
Bobi Ladawa
Enfant(s) Mobutu Niwa
Mobutu Konga
Mobutu Manda
Mobutu Kongulu
Mobutu Nzanga
Diplômé
Profession
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Résidence(s) Palais du Mont-Ngaliema,(Kinshasa)
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Présidents de la
République démocratique du Congo
Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga (né le 14 octobre 1930 – décédé d'un cancer le 7 septembre 1997), né Joseph-Désiré Mobutu, a été le second président de la République démocratique du Congo de 1965 à 1997 (le pays ayant été rebaptisé Zaïre de 1971 à 1997). Il fut surnommé « Le Léopard de Kinshasa ».

Sommaire

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Débuts[modifier]

Joseph-Désiré Mobutu naît le 14 octobre 1930 à Lisala au Congo belge quelques mois après le roi des Belges, Baudouin. Son père, Albéric Gbemani, cuisinier pour un magistrat colonial de Lisala, meurt alors qu'il a 8 ans et il est alors élevé par son grand-père et son oncle. Il poursuit ses études dans une école catholique. À l’âge de 20 ans, il est enrôlé dans la Force publique, l’armée coloniale belge, où des officiers blancs commandent des soldats noirs. À 25 ans, il se marie avec Marie-Antoinette Gbiatibwa Yetene. Il obtient le brevet de secrétaire comptable à Luluabourg puis est affecté à l'état-major de la Force publique à Léopoldville en 1953.
Après son passage dans l’armée, dont il sort sous-officier, il devient journaliste pour le quotidien libéral de Léopoldville L'Avenir en 1957 sous la supervision de l'un de ses mentors, le journaliste Antoine-Roger Bolamba, qui le présente à Patrice Lumumba. Il voyage pour la première fois en Europe lors d'un congrès de presse à Bruxelles, où il restera quelque temps pour suivre une formation. C'est au même moment que les représentants congolais négocient leur indépendance, et lorsqu'ils arrivent à Bruxelles pour la tenue d'une table ronde, faisant partie de la délégation lumumbistes avec Antoine Kiwewa, Mobutu se met à la disposition des Belges.

L'ascension[modifier]

En juillet 1960, il devient secrétaire d'État du gouvernement indépendant de Patrice Lumumba. Il profite du désaccord entre les différents hommes politiques et du fait d'être l'un des seuls lumumbistes à avoir une quelconque expérience militaire pour évoluer très rapidement dans la hiérarchie militaire. C'est ainsi en tant que chef d'état-major, et sous l'influence de l'ambassadeur de Belgique, qu'il fait arrêter et assigner à résidence Lumumba en 1960 ; Lumumba dirigeant jouissant d'une grande popularité. Ce coup d'état comptera beaucoup dans les relations entre les Belges et Mobutu. Il met en place un gouvernement temporaire, le Collège des commissaires généraux. Mobutu accuse ensuite Lumumba devant les caméras de sympathie pro-communiste pour s'attirer le soutien des États-Unis. Lumumba tentera de s'enfuir à Stanleyville, mais est rattrapé en chemin par les soldats. Mobutu le fera mettre en prison, où Lumumba ne recevra qu'une banane. Il sera ensuite envoyé au Katanga de Moïse Tshombe où il sera assassiné, le 17 janvier 1961, son corps perdu « en brousse » selon les documents officiels. Sous la direction de Pierre Mulele, des rebelles partisans de Lumumba partent en guerre contre Mobutu. Ils occupent rapidement deux-tiers du Congo, mais avec l'aide des États-Unis, Mobutu parvient à reconquérir l’ensemble du territoire. Cette « victoire » qui n'aurait pas été possible sans l'aide occidentale est habilement mise à profit en interne par un Mobutu se parant de la vertu de pacificateur, d’unificateur du territoire. Il pose ainsi son pouvoir sur deux piliers : à l'extérieur, le contexte de la guerre froide, et à l'intérieur la stabilité. Un autre moyen d'affermir son pouvoir est la prise de contrôle du pouvoir politique, dont le corolaire est la répression d'une partie des citoyens congolais.
Après avoir réorganisé l'armée, il mène le 24 novembre 1965 un coup d'État contre Joseph Kasa-Vubu, premier président de l'ancien Congo belge. Suivant une crise politique aigüe entre le président Kasa-Vubu et le gouvernement de Tshombe, ce coup d’État est acclamé et accepté de tous, Kasa-Vubu l'en remercie, Tshombe en est « absolument ravi », les syndicats CSLC, UTC et FGTK soutiennent le nouveau pouvoir de même que les organisations estudiantines UGEC et AGL. La population tant congolaise qu'étrangère applaudit le coup. À l'étranger, la Belgique et les États-Unis sont les premiers à reconnaitre le nouveau président. Seules la Chine et l’URSS montrent des réticences[1]. En tant que colonisé et ex-soldats de la Force publique, Mobutu représente ce qu’aime l’administration belge, il sait les caresser dans le sens du poil comme avec l’arrestation de Lumbumba mais il sait aussi qu'il a besoin du soutien des populations congolaises et c’est ainsi qu’il fait de Lumumba le héros national, le premier martyr de l’indépendance économique et c’est en son nom que les toutes puissantes entreprises minières belges sont nationalisées en 1966. Avec Mobutu, le Congo est alors le cheval de Troie des Américains contre la montée communiste en Afrique et particulièrement en Afrique australe. Mobutu accueille dans sa capitale le gouvernement angolais en exil qui lutte pour son indépendance, mais les communistes du MPLA en seront exclus. L’aide américaine aux guérilléros angolais du FLNA et de l’UNITA passera par le Congo.
En 1969, il fait écraser une révolte estudiantine. Les cadavres des étudiants abattus sont jetés dans des fosses communes et 12 étudiants sont condamnés à mort. L’université est fermée pendant un an et ses 2000 étudiants enrôlés dans l’armée où, selon la télévision nationale, « ils apprennent à obéir et à fermer leur gueule.»
Il instaure un régime autoritaire à parti unique, « le Mouvement populaire de la Révolution » et en devient le maréchal-président en 1982. Un de ses souhaits est que le pays retrouve sa culture profonde, c'est alors la Zaïrianisation (décolonisation culturelle). En 1971, « l’année des 3 Z », il renomme à la fois le pays, le fleuve et la monnaie sous le nom de Zaïre. La même année, il impose un costume traditionnel, crée une version zaïroise du costume occidental : « l’abacost » (à bas le costume) et il oblige les Zaïrois à choisir un nom d'origine africaine et locale (non chrétien), ce qu'il fait lui-même en devenant Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za Banga, c'est-à-dire « Mobutu le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l’arrêter ». Mobutu a aussi imposé le lingala, une langue importante de l'ouest du pays par l’enseignement dans les écoles et dans ses discours populaires.
Cette « révolution culturelle » ainsi que le culte de la personnalité seront clairement inspirés des régimes communistes. Mobutu sera d'ailleurs un des derniers dirigeants à être invité par Ceauşescu, et entretiendra le culte de la personnalité après des visites instructives en Chine maoïste et en Corée du Nord qui lui fourniront au début des années 1970 une assistance militaire.
Les premières années, le régime sera très bien vu sur le plan international (notamment par les États-Unis), la personnalité affable du maréchal-président et les ressources naturelles du pays aidant un peu. Le Zaïre est alors considéré comme un exemple pour toute l'Afrique. Les investisseurs étrangers se précipitent sur les ressources naturelles dont le Zaïre est richement pourvu. L'État zaïrois lance alors une politique de grands travaux, les "éléphants blancs", qui donneront lieu à une importante corruption des élites politiques et administratives.

La chute de Mobutu[modifier]

Petit à petit, les méthodes du régime et le non respect des droits de l'homme le déconsidèrent aux yeux des démocraties.
Ayant basé le développement du Zaïre sur le modèle d'une économie rentière, Mobutu ne peut qu'en constater les inconvénients lorsque se produit une subite chute des cours du cuivre. Les finances publiques étant d'un coup exsangues, Mobutu lance le Zaïre dans une suicidaire politique de « zaïrianisation » de l'économie. Cette nationalisation brutale de l'économie a vu les chefs d'entreprises étrangers remettre leurs clefs à des membres de l'armée zaïroise venus faire appliquer le décret de zaïrianisation. Les entreprises devenaient ainsi pour un régime à bout de souffle un bon moyen d'acheter des fidélités. De nombreux bénéficiaires de la zaïrianisation, tous proches du régime, prirent ces entreprises pour leurs propriétés personnelles sans se préoccuper de leur gestion. La corruption fut ainsi de plus en plus endémique (on parle pour le régime mobutiste de « kleptocratie », littéralement « gouvernement par le vol »), dégradant la situation économique et sociale de l'écrasante majorité des zaïrois de façon dramatique.
En tant que pion des Américains face au communisme progressant, Mobutu envoie en 1975 face à la retraite militaire soudaine des Portugais en Angola, ses troupes pour soutenir le FLNA contre la guérilla du MPLA qui a déjà pris Luanda, la capitale. 20 000 soldats cubains débarqueront néanmoins très rapidement au secours de Neto et repousseront les troupes de Mobutu. La situation s’aggrave et le Zaïre est maintenant impliqué dans la guerre froide soutenant les rebelles angolais (UNITA, FLNA) avec les États-Unis et le régime de l’apartheid face aux communistes (MPLA, Cuba, URSS). Pour déstabiliser Mobutu, Agostinho Neto lancera ses fameux gendarmes katangais en 1977 à Kolwezi. C’est lors de cette opération qu’on verra la fragilité de l’armée zaïroise. À part la garde présidentielle bien entraînée par des officiers belges, les autres (45 000 hommes ou plus) sont absolument indisciplinés, sous-équipés, mal payés et fuient les combats. Mobutu tracera lui-même les plans de bataille, ignorant les conseils de ses officiers plus qualifiés. Les populations katangaises soutiennent les gendarmes pour des raisons ethniques et de lassitude de la dictature et n’hésitent pas à collaborer contre les troupes de Mobutu. Ce sont les interventions française, belge, marocaine, togolaise et ivoirienne qui sauveront Mobutu et repousseront « les gendarmes ».
En 1986, une grave crise économique secoue le Zaïre et accentue une crise politique et une révolte latente, entre un peuple qui a faim et un chef multi-milliardaire mégalomane qui a utilisé la corruption comme mode de gouvernement. Le fossé est creusé entre la petite tribu de fidèles (à qui le chef donnait des faveurs) et le reste du pays.
Mais c'est l'inattendue fin de la guerre froide avec la chute du mur de Berlin qui va achever le régime mobutiste. Privé de ses généreux soutiens extérieurs qui le soutenaient comme « rempart au communisme » depuis son accession au pouvoir, Mobutu se retrouve en quelque sorte isolé face à son opposition intérieure.
En 1989, il publie Dignité pour l'Afrique ?, un livre d'entretiens, dans le cadre d'une fort onéreuse campagne de communication.
En 1990, comme dans de nombreux autres pays d'Afrique centrale, le mécontentement populaire est grandissant et, en avril 1990, Mobutu autorise le multipartisme (l'opposition pourra dès lors le pousser au départ). La conférence nationale organisée à l'occasion devient un véritable tribunal populaire dénonçant les dérives flagrantes du système mobutiste. Les interventions d'Étienne Tshisekedi et d'autres opposants politiques marquent un tournant essentiel puisqu'elles ne sont pas suivies de répression contre leurs auteurs. Aux yeux des Zaïrois, le « seul Maréchal du Zaïre » n'avait ainsi plus le pouvoir d'opprimer son peuple pour assurer son pouvoir. L'état désastreux des finances publiques du pays causé par l'impéritie des politiques économiques mobutistes fait perdre petit à petit au système les moyens de s'alimenter financièrement. Vilipendé à Kinshasa, Mobutu se retire dans son somptueux palais, au cœur de la jungle tropicale à Kawele à proximité de son village natal. Sa solitude devient dès lors évidente, aussi bien au Zaïre qu'à l'étranger où il ne bénéficie plus que du soutien de la France. Sa maladie va encore renforcer cette impression de faiblesse, incitant ses opposants intérieurs et ses ennemis extérieurs à intensifier leurs actions.
En 1994, malgré le partage du pouvoir avec le président du parlement, le pays s'enfonce dans la crise. Celle-ci s'aggrave avec l'arrivée de réfugiés rwandais fuyant d'abord la répression du génocide au Rwanda, et fuyant à partir de 1996 la progression de l'Alliance de forces démocratiques pour la libération du Congo, bras armé congolais du Front patriotique rwandais et de l'Ouganda, emmenés par Laurent-Désiré Kabila. Ceux-ci entrent à Kinshasa le 17 mai 1997, entraînant la chute définitive du pouvoir et la fuite de Mobutu Sese Seko, malgré une dernière tentative de négociation pour le partage du pouvoir parrainée par Nelson Mandela sur le navire Outenika. Après avoir été soigné pendant de longs mois en Suisse et en France, Mobutu Sese Seko meurt le 7 septembre 1997 à Rabat d'un cancer de la prostate et y est inhumé au cimetière Européen, quatre mois après son renversement et l'accession au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, père de l'actuel chef de l'État congolais (2008), Joseph Kabila. Il laisse un pays économiquement exsangue, en conflit avec de nombreux pays voisins pour ses richesses et son espace et en pleine guerre civile.

Les héritiers[modifier]

Le maréchal Mobutu s'est marié deux fois. Après le décès de sa première femme, Marie-Antoinette Gbiatene Gbiatibua, le 22 octobre 1977, il a épousé Bobi Ladawa le 1er mai 1980. Quatre de ses fils issus de son premier mariage sont décédés : Nyiwa, Konga, Kongulu en septembre 1998 et Manda le 27 novembre 2004. Un autre de ses fils, né de son deuxième mariage, Mobutu Nzanga a annoncé en décembre 2005 sa candidature aux élections présidentielles de juin 2006, alors que Giala se présente lui aux législatives et siège actuellement à l'Assemblee Nationale. Ce dernier est à la tête de l'UDEMO, l'Union des Démocrates Mobutistes et préside également les Forces du Centre, le groupe parlementaire dont fait partie l'UDEMO. L'une de ses filles, Yaki, fut mariée avec Pierre Janssen, un citoyen belge, avec lequel elle est séparée aujourd'hui [2].
Jean-Pierre Bemba a, au cours de la Deuxième guerre du Congo, accueilli au sein du Mouvement de Libération du Congo de nombreux anciens militaires et hauts-dignitaires du régime mobutiste.
Une partie des biens de Mobutu gelés en Suisse depuis le 17 mai 1997 (8,3 millions de francs suisse) devaient être remis à sa famille le 15 décembre 2008 car aucune solution n'avait été trouvée avec le gouvernement de la République démocratique du Congo ou auprès d'un des fils de Mobutu (numéro deux du gouvernement congolais) pour qu'il renonce aux fonds[3]. Le Conseil fédéral a décidé le 12 décembre 2008 de prolonger le blocage des fonds jusqu'au 28 février 2009 [4]. Finalement, ces fonds bloqués devront être remis aux membres de sa famille, selon une décision datée du 14 juillet 2009 [5].

Surnoms[modifier]

  • Président aux multiples surnoms : « Léopard du Zaïre », « Aigle de Kawele » (Kawele, sa résidence à l'intérieur de la forêt équatoriale), « Papa Maréchal » (surnom découlant de son titre de Maréchal), « Roi du Zaïre » et autres.

Anecdotes[modifier]

  • La toque en peau de léopard est une sorte de couronne bantou, l'attribut des rois, empereurs ou autres aristocrates. Dans la tradition bantou, le léopard est considéré comme un animal rusé et sa peau est sacrée.
  • Mobutu a été propriétaire du château Fond'Roy, à Uccle en région bruxelloise de 1973 jusqu'à sa mort. La construction du château fut commandée par Léopold II et achevée en 1910.[6]
  • Il détient le record de la plus longue durée de représentation sur des billets de banque, 32 ans.
  • Sa fortune personnelle, est estimée à sa mort entre 5 et 6 milliards de dollars. Il a laissé à l’État une dette publique de 13 milliards[7].
  • Il collectionnait toutes les médailles remportées par les sportifs. C'est ainsi qu'il récupéra toutes les coupes remportées par les Léopards du Zaïre (équipe de football qualifié en 1974 à la Coupe du Monde) et qu'il persécuta l'attaquant vedette Pierre Mulamba Ndaye qui avait refusé de lui donner une médaille qu'il avait reçue de la fédération africaine. Selon les dires de Mulamba, il aurait été attaqué par des émissaires de Mobutu une nuit, son fils Tridon gravement blessé finit par mourir la semaine suivante. Pierre lui est gravement blessé et est à deux doigts de mourir, il échappe de peu à plusieurs amputations et sort handicapé de l'hôpital.

Références[modifier]

Voir aussi[modifier]

Laurent Gbagbo

 

laurent Gbagbo

Laurent Gbagbo, de son nom complet Laurent Koudou Gbagbo (né le 31 mai 1945 dans un petit village du nom de Mama, près de Gagnoa en Côte d'Ivoire), est un homme d'État ivoirien. Il est président de la République de Côte d'Ivoire depuis le 26 octobre 2000.
En décembre 2010, le Conseil constitutionnel le déclare vainqueur de l'élection présidentielle[1]. Il reçoit le soutien du général Philippe Mangou, commandant de l'armée, et prête serment le 4 décembre 2010, le même jour que son opposant, Alassane Ouattara, déclaré vainqueur de l'élection par la Commission électorale indépendante[1]. La communauté internationale ayant reconnu Alassane Ouattara comme président, la légitimité de Laurent Gbagbo est contestée[1].

Sommaire

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Jeunesse

Famille

Laurent Koudou Gbagbo, originaire de Côte d'Ivoire, est né le 31 mai 1945 dans le village de Mama dans l'ouest du pays. Cette sous-préfecture de Ouragahio, dans le département de Gagnoa, est alors placée sous l'administration coloniale de l'Afrique-Occidentale française.
Il voit le jour au sein d'une famille catholique modeste originaire du grand-ouest ivoirien. Son père Zèpè Paul Koudou Gbagbo est sergent de police[2] et sa mère Marguerite Gado, originaire du village bété de Blouzon, ménagère. Son père est blessé et fait prisonnier par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale[3] ; il est décoré à ce titre de la « reconnaissance de la Nation française » le 8 mai 2003[4],[5]. Il est marié à Simone Ehivet avec laquelle il a deux filles.

Formation

Gbagbo débute ses études à l'école primaire publique Plateau, à Agboville, où son père exerce sa profession[6].
Il obtient son baccalauréat de philosophie au lycée classique d'Abidjan à Cocody, en 1965, puis une licence d'histoire à l'université d'Abidjan en 1969. Il devient en 1970 professeur d'histoire au lycée classique d'Abidjan. Chercheur à l'Institut d'histoire, d'art et d'archéologie africaine (IHAAA) à partir de 1974, il est également titulaire d'une maîtrise d'histoire de la Sorbonne. Il soutient enfin, en juin 1979, une thèse de "docteur d'université" (grade qui pouvait être attribué à un étudiant n'ayant pas suivi les cours de DEA indispensables pour soutenir une thèse de "docteur d'Etat") en histoire intitulée Les Ressorts socio-économiques de la politique ivoirienne : 1940-1960[7].

Militant politique

Opposant à Félix Houphouët-Boigny

Membre du Syndicat national de la recherche et de l'enseignement supérieur (SYNARES), ce syndicaliste actif dans les années 1970 est emprisonné à Séguéla et Bouaké de mars 1971 à janvier 1973. Devenu directeur de l'IHAAA en 1980, il se révèle lors des manifestations étudiantes du 9 février 1982, qui provoquent la fermeture des universités et des grandes écoles. C'est durant cette année que naît dans la clandestinité le futur Front populaire ivoirien (FPI).
Parti en exil en France en 1985, il cherche à promouvoir le FPI et son programme de gouvernement visant à lutter contre la dictature du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, alors parti unique, à et promouvoir le multipartisme. Idéologiquement proche du Parti socialiste français, il se lie d'amitié avec Guy Labertit, membre du Parti socialiste unifié, du fait de son opposition à Félix Houphouët-Boigny.
Houphouët-Boigny s'inquiète de voir Gbagbo développer un réseau de contacts et trouve que « son remuant opposant serait beaucoup moins encombrant à Abidjan qu'à Paris »[8]. Fortement pressé de rentrer au pays[9], Gbagbo retourne finalement en Côte d'Ivoire le 13 septembre 1988, Houphouët-Boigny ayant implicitement accordé son pardon en déclarant que « l'arbre ne se fâche pas contre l'oiseau »[10]. Devenu secrétaire général du FPI lors du congrès constitutif des 19 et 20 novembre 1988, il se présente à l'élection présidentielle du 28 octobre 1990 qui est marquée par la première candidature face à celle du président Félix Houphouët-Boigny ; Gbagbo remporte 18,3 % des suffrages, ce qui lui confère le statut de leader de l'opposition. Les élections législatives du 25 novembre de la même année sont les premières placées sous le signe du multipartisme ; le FPI y obtient neuf sièges sur 175, Gbagbo lui-même étant élu dans la circonscription de Ouaragahio, où se trouve sa ville natale[11].
En mai 1991 puis en février 1992 ont lieu d'importantes manifestations étudiantes. Le 18 février, le Premier ministre Alassane Ouattara fait arrêter Gbagbo, après avoir fait signer la veille au chef de l'État une loi anti-casseurs[12]. Gbagbo est condamné le 6 mars à deux ans de prison[13] ; il est finalement libéré en août de la même année.

Présidence Bédié

En 1995, Gbagbo appelle au boycott de l'élection présidentielle prévue le 22 octobre, à la suite de la mort du président Houphouët-Boigny, en raison de la réforme du Code électoral. Henri Konan Bédié, président de l'Assemblée nationale et successeur constitutionnel du défunt président, est élu avec 96,44 % des suffrages.
Lors des élections législatives partielles tenues le 30 décembre 1996, Gbagbo est réélu dans sa circonscription, le FPI remportant cinq des huit sièges à repourvoir.
Désigné candidat officiel du FPI lors du troisième congrès du parti, organisé du 9 au 11 juillet 1999, il se présente à l'élection présidentielle du 22 octobre 2000 contre le général Robert Guéï qui a renversé le président Bédié le 24 décembre 1999. Cette élection est marquée par l'élimination par la Cour suprême de plusieurs candidatures, dont celle d'Alassane Ouattara — pour cause de « nationalité douteuse », faux et usage de faux sur la filiation — et de l'ancien président Bédié. Les résultats donnent Gbagbo vainqueur face à Guéï, qui les conteste. Des heurts s'ensuivent[14]. Gbagbo devient président le 26 octobre, Guéï reconnaissant la légitimité de Gbagbo le 13 novembre. Lors des élections législatives du 10 décembre, le FPI apporte à Gbagbo une majorité de 91 sièges, contre 70 au PDCI et seize indépendants[11].

Présidence

Rébellion du nord

Le 19 septembre 2002, des soldats rebelles, disposant d'un armement de qualité dont le financement reste d'origine inconnue, et venant du Burkina Faso voisin[15]attaquent des villes du pays pour réaliser un coup d'Etat alors que le président est à Rome. La situation tourne rapidement à un conflit entre un sud tenu par le gouvernement et un nord tenu par les rebelles, qui s'opposent notamment à la politique d'« ivoirité » introduite sous la présidence Bédié.

Accords de Marcoussis

Article détaillé : Accords Kléber.
Après plusieurs mois de combats, les accords de paix Kléber sont ratifiés par les principaux partis politiques ivoiriens et la rébellion, à Marcoussis, en France. Une force de paix française (Opération Licorne) se déploie pour patrouiller dans une zone de cessez-le-feu. D'après les termes de l'accord, Gbagbo doit rester en fonction (alors que les rebelles ont précédemment exigé sa démission), un gouvernement de réconciliation doit être formé avec un Premier ministre « neutre » et le désarmement des rebelles doit être accompli. Ce gouvernement inclut le FPI, l'opposition civile et des représentants des groupes rebelles. De plus, des lois doivent être votées afin de satisfaire aux exigences de l'accord.
L'Organisation des Nations unies délègue à une force d'interposition, l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), la responsabilité d'accompagner un apaisement de la situation en lieu et place de l'opération Licorne.

Remises en cause des accords

En novembre 2004, huit lois d'apaisement sur les dix-sept prévues sont effectivement votées.
Dans la première semaine du mois de novembre 2004, Laurent Gbagbo lance une offensive dans le secteur des villes rebelles de Bouaké et Korhogo. En réaction, la France demande le 5 novembre au Conseil de sécurité des Nations unies une extension du mandat de l'ONUCI afin qu'elle puisse s'interposer militairement aux combats entre forces gouvernementales et rebelles. Le 6 novembre, les bombardements opérés par l'armée ivoirienne sur la zone de confiance[Quoi ?], notamment à Man et Bouaké font neuf morts parmi les soldats français. En riposte, l'armée française détruit deux avions de type Soukhoï 25 et les hélicoptères MI-24.
Son mandat prenant théoriquement fin en 2005, Gbagbo fera repousser d'année en année le scrutin présidentiel prévu et ne cessera dès lors de manœuvrer pour tenter de se maintenir au pouvoir à tout prix.

Manifestations violentes

Des manifestations débutent le 6 novembre, une heure trente après le bombardement de Bouaké, en s'accompagnant de pillages. Elles se tournent d'abord vers l'aéroport et l'hôtel Ivoire durant le week-end, ainsi que devant la base française, avant de se diriger en début de semaine en direction du pont Charles-de-Gaulle, permettant de relier le nord de la ville à l'aéroport et au 43e BIMA.
En décembre 2006, Laurent Gbagbo a écrit à Kofi Annan, secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, pour lui demander de rappeler son représentant spécial, le Suédois Pierre Schori, en poste depuis avril 2005, date à laquelle il avait pris la succession du Béninois Albert Tévoédjrè[16].

Accord de Ouagadougou

Article détaillé : Accord de Ouagadougou.
Du 5 février au 3 mars 2007 ont lieu à Ouagadougou des rencontres entre les délégations des différentes parties. Un accord politique est signé le 4 mars par Gbagbo, Guillaume Soro et le président burkinabé Blaise Compaoré qui a joué le rôle de facilitateur.
En conséquence de cet accord, Gbagbo nomme Soro comme Premier ministre le 29 mars, lequel déclare, dans une adresse à la nation le 13 avril[17], savoir « gré au Président Laurent Gbagbo pour avoir pris l'initiative du dialogue direct » et « demande Pardon pour tous et au nom de tous ». « Nous devons à présent apprendre à pardonner » déclare-t-il également. Dans la foulée, Gbagbo signe le 12 avril une mesure d'amnistie via l'ordonnance 2007-457.

Élection présidentielle de 2010

Au premier tour, il arrive en tête avec 38,6 % des suffrages exprimés, devant Alassane Ouattara qui en obtient 32,3 % et l'ex-président Henri Konan Bédié 24,6 %. Tous les pays félicitent les Ivoiriens pour leur forte participation (seulement 16 % d'abstentions). La répartition ethnique a imprimé sa marque à la carte des résultats : les Malinkés, Sénoufos et Dioulas constituant la quasi-totalité des électeurs du Nord-Ouest accordent presque tous leurs suffrages à Ouattara, tandis que le centre du pays, peuplé essentiellement de Baoulés, accorde une nette majorité à l'ex-président Bédié ; en revanche, le sud du pays, davantage mélangé ethniquement à cause des migrations internes récentes, notamment à destination du prospère pays krou du sud-ouest, livre un vote moins massif quoique majoritaire en faveur du président sortant. Seuls les deux candidats ayant obtenu le plus de suffrages peuvent se maintenir pour le second tour. En tant qu'ancien "houphouettiste", l'ex-président Bédié appelle alors ses électeurs à se reporter sur Alassane Ouattara. Le second tour se passe dans le calme. Le 2 décembre 2010, la commission électorale indépendante (CEI), en majorité composée des membres du RHDP, s'apprête à proclamer les résultats provisoires, quand des membres de cette commission favorables au président sortant contestent à l'avance les résultats, appuyés par des militants de Gbagbo qui interrompent physiquement les opérations. Malgré ces incidents, des chiffres sont communiqués apres le délai prévu de 3 jours à l’hôtel du Golf (le porte-parole de la CEI avait été empêché physiquement de proclamer les résultats partiels par un partisan de Gbagbo le 30 novembre), donnant vainqueur Alassane Ouattara avec 54,1 % des voix[18]. Mais le Conseil constitutionnel, entièrement nommé par le président en place, déclare que les résultats de la CEI sont invalides et annonce la victoire de Laurent Gbagbo le 3 décembre[19]. La représentante de la diplomatie de l'Union européenne, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, les présidents Barack Obama et Nicolas Sarkozy considèrent pour leur part que le vainqueur de l'élection est Alassane Ouattara[20].
Laurent Gbagbo est investi le 4 décembre 2010 à Abidjan (Yamoussoukro étant la véritable capitale politique) en présence de deux représentants de pays étrangers : l'Angola et le Liban, présents à titre personnel et non diplomatique. Le Premier ministre Guillaume Soro, qui ne le reconnaît plus comme chef de l'État, remet donc sa démission à Alassane Ouattara, qu'il a reconnu comme Président, et celle de son gouvernement le 4 décembre 2010[21]. Soro est aussitôt « reconduit » dans ses fonctions par Alassane Ouattara, qui a également prêté serment « en qualité de président de la République de Côte d'Ivoire ».
Le 6 décembre, Gbagbo nomme un de ses proches, le président de l'université de Cocody, le principal établissement universitaire d'Abidjan, Gilbert Marie N'gbo Aké, au poste de Premier ministre[22].

Vers la guerre civile ?

Malgré l'isolement croissant de son régime sur la scène internationale (l'Angola prônant toutefois la « non ingérence de la communauté internationale dans les divergences électorales en Côte d'Ivoire »[23]), Laurent Gbagbo cherche à rester au pouvoir. Il interdit la parution de journaux favorables à Ouattara[24] et place sous la surveillance de l'armée le siège de la Radiodiffusion-Télévision ivoirienne (RTI), tandis que Ouattarra appelle à « marcher sur la RTI et le siège du gouvernement »[25].
Le 21 décembre, lors de sa première allocution télévisée depuis son investiture, Gbagbo se réaffirme président mais propose la création d'un « comité d'évaluation international » pour sortir de la crise[26]. Le lendemain, Guillaume Soro, Premier ministre de Ouattara, appelle la communauté internationale à recourir à la force contre Gbagbo[27].
Des témoignages font état de 50 morts et plus de 200 blessés dénombrés au 19 décembre 2010, ainsi que d'enlèvements effectués par des bandes armées accompagnées par des éléments des forces de sécurité[28]. La haut-commissaire adjointe aux Droits de l'homme de l'ONU estime que « 173 meurtres, 90 cas de tortures et de mauvais traitements, 471 arrestations, 24 cas de disparitions forcées ou involontaires » sont attribuables aux partisans de Laurent Gbagbo en cinq jours seulement[29],[30].

Publications

  • 1971 : Soundjata, lion du Manding
  • 1978 : Réflexions sur la conférence de Brazzaville
  • 1982 : Côte d'Ivoire : Économie et société à la veille de l'indépendance (1940-1960)
  • 1983 : Côte d'Ivoire : Pour une alternative démocratique
  • 1987 : Propositions pour gouverner la Côte d'Ivoire
  • 1989 : Côte d'Ivoire : Histoire d'un retour
  • 1991 : Agir pour les libertés, éd. L'Harmattan, Paris (ISBN 2738407692)
  • 1995 : Le Temps de l'espoir
  • 2002 : Sur les traces des Bétés

Notes et références

  1. a, b et c Côte d'Ivoire : Gbagbo et Ouattara ont prêté serment Le Figaro [archive]
  2. Serikpa Benson, « Exposition photos "Seplou" - Agboville accueille la caravane dès vendredi », Notre Voie, 25 février 2008 [archive]
  3. Dédy Seri, « Diplomatie - Qui se fie à la France fait le sacrifice de sa vie », Le Temps, 22 avril 2009 [archive]
  4. Communiqué du 6 janvier 2005 (ambassade de Côte d'Ivoire à Dakar) [archive]
  5. Titre de Reconnaissance de la Nation (Office national des anciens combattants et victimes de guerre) [archive]
  6. Serikpa Benson, « Exposition photos "Seplou" - Agboville accueille la caravane dès vendredi », Notre Voie, 25 février 2008 [archive]
  7. Laurent Gbagbo, Les Ressorts socio-économiques de la politique ivoirienne, 1940-1960 [archive], thèse sous la direction de Catherine Coquery Vidrovitch, soutenue à l'Université Paris Diderot - Paris 7, 1979.
  8. Philippe Duval, Fantômes d'Ivoire, éd. du Rocher, 2003, p.41
  9. Philippe Duval, Fantômes d'Ivoire, éd. du Rocher, 2003, p.41
  10. [pdf] Biographie de Laurent Gbagbo (DePaul University) [archive]
  11. a et b Chronologie de la Côte d'Ivoire (Sciences Po Bordeaux) [archive]
  12. Philippe Duval, Fantômes d'Ivoire, éd. du Rocher, 2003, p.43
  13. Communiqué d'Amnesty International en juillet 1992 [archive]
  14. Présentation du pays Maison des Français de l'étranger p. 6 [archive]
  15. Entretien avec Marc Le Pape et Claudine Vidal, La Documentation française, 2003 [archive]
  16. « Schori sur le départ ? », Le Nouveau Réveil, n°1491, 6 décembre 2006 [archive]
  17. Adresse à la nation du Premier ministre Guillaume Soro (Ambassade de Côte d'Ivoire à Dakar) [archive]
  18. Le résultat annoncé par le site du Point [archive]
  19. Côte d'Ivoire : Gbagbo déclaré vainqueur avec 51% des voix. AFP [archive]
  20. L'ONU et l'UE s'opposent au coup de force de Gbagbo Le Figaro [archive]
  21. Dépèche AFP du 4 décembre 2010 [archive]
  22. Article de Ouest-France du 6 décembre 2010 [archive]
  23. Côte d'Ivoire : l'Angola prône la non ingérence internationale (ministre), www.abidjan net [archive] paru le 22 décembre 2010
  24. abidjan.net - Article du 18 décembre 2010 [archive]
  25. seneweb.com - Article du 15 décembre 2010 [archive]
  26. Côte d'Ivoire : Gbagbo propose un comité d'évaluation international,www.lemonde.fr [archive], paru le 21 décembre
  27. Côte d'Ivoire : une seule solution, la force, déclare Soro, Nouvelos.com [archive], paru le 22 décembre 2010
  28. 20 minutes - Article du 19 décembre 2010 [archive]
  29. « Côte d'Ivoire: 173 morts selon l'ONU, le camp Ouattara en appelle à la CPI » [archive], dépêche AFP, 23 décembre 2010.
  30. « La Côte d'Ivoire sur le chemin de la guerre » [archive], Le Figaro, 24 décembre 2010.

Bibliographie

  • Ernest Duhy, Le pouvoir est un service : le cas Laurent Gbagbo, éd. L'Harmattan, Paris, 2006 (ISBN 2296004385)
  • Viviane Gnakalé, Laurent Gbagbo : pour l'avenir de la Côte d'Ivoire, éd. L'Harmattan, Paris, 2006 (ISBN 2296005616)